La mort d’un enfant

 

 

IMITÉ DU HOLLANDAIS

 

 

Un jour dans son tombeau la chenille enfermée

Déchire le linceul de sa cellule d’or,

Et laissant sa dépouille informe inanimée,

Se lève toute jeune, et monte, et prend l’essor.

 

Voyez comme elle fuit, et joyeuse et légère ;

Voyez comme son aile aux riantes couleurs

L’emporte tout à coup au-dessus de la terre,

On la laisse en passant se bercer sur les fleurs.

 

Enfant, ne pleurez pas votre pauvre chenille :

Regardez sans douleur ce faible corps mourir,

Déjà le papillon là-haut dans les airs brille,

Et les anges du ciel le regardent venir.

 

 

Xavier MARMIER.

 

Recueilli dans Souvenirs poétiques de l’école romantique, 1843.

 

 

 

 

 

www.biblisem.net