Triolets

 

 

Lorsque je pense à mon tombeau,

Mon regret est pour la lumière.

Le soleil me semble si beau,

Lorsque je pense à mon tombeau.

Quoi ! cet admirable flambeau

Ne rouvrirait plus ma paupière !

Lorsque je pense à mon tombeau,

Mon regret est pour la lumière.

 

Mais par-delà le monument

Il est une aurore éternelle ;

L’âme la voit incessamment

Par-delà le froid monument.

Dans la beauté du firmament,

Dieu lui-même aux sens la révèle.

Par-delà le froid monument

Il est une aurore éternelle.

 

 

Pierre LEBRUN.

 

Recueilli dans Souvenirs poétiques de l’école romantique, 1843.

 

 

 

 

 

www.biblisem.net